Album text-iles et poèmes
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Les poèmes suivent l'ordre des images de l'album et sont publiés avec l'autorisation des auteurs dont ils restent la propriété.
Les tableaux réalisés sur les textiles sont tous assemblés, matelassés et brodés main
Reflet
Un visage où l’enfant
Disparaît chaque jour
Un visage où l’amour
Se joue des transparences
Un visage où la vie
Sculpte ses volontés
Visage que l’ardeur transfigurait parfois
Visage que la peur avait apprivoisé
Visage qui la nuit trouvait sa vérité
Quel miroir fallait-il briser
Quel miroir fallait-il briser ?
Jacqueline Fischer
poème inédit
Les poèmes suivants sont extraits du recueil Eléments de Jean-Marc Riquier (in Faits - Contrefaits)
Faits Contrefaits
Élément 11
D’étranges papillons peuplent le quotidien. L’un est tout de puis-sance, l’autre miséricorde. Chacun des pentaptères à son rythme palpite, traître dépositaire du sens qui s’évapore. Leurs ailes déployées, qu’ils s’élèvent ou s’abaissent, témoignent de la paix du don ou du retrait. Leurs danses sont propos dans un commun partage où se révèlent à l’œil promesses de bonheur, imprécations ou mort. Possession, abandon, au ballet volatil le parfum permanent se concentre et s’échappe à l’aune du mouvement.
Creuset de présence et manifestation.
Élément 2
Une porte s’ouvre, tissant d’inconnu l’échappée belle d’une page noire à écrire d’épigraphes régulières. Les filaments du livre gardent le vestibule de la folle et réitèrent la transmission du mode d’emploi.
Œuvre tardive, cueillie aux franges du chaud dialogue.
Oser, maintenant, humer les termes dangereux, mander le mau-vais sens et revenir sur l’absolu du nom. Désormais ériger l’inventaire négatif en offrande à l’ultime bienheureux.
Restent à inventer les sources immédiates, à questionner le ciel à l’échelle des simples, à retrouver en soi les broderies secrètes de l’éternité du jour.
Élément 13
Noire
Rondeur, humilité, douceur, paisibles fermetés, elle offre le durable sous le mouvant qu’un jour elle enfanta. Couche profonde, amante des labours au sexe fourmilière, reine des délivrances, elle génère toute différence. Aux épaules des montagnes elle garde les serments.
Rouge.
Qu’on oppose son ravin obscur à la lumière, naît le feu de son ventre. En fornicatrice soumise, elle cache sous ses voiles la perfection de la matière première.
Mère.
La maîtresse du nombre s’accoude sur la tortue pérenne ou se soutient au vif-argent du poisson. Parfois, au serpent s’arc-boute, ici, le scarabée industrieux la maintient, là, elle s’adosse à l’éléphant immémorial.
Nu, je la rejoindrai, qu’il soit matin ou soir, pour un ultime inceste.
Élément 14
Que reste-t-il de ce chemin ?
Souvenir du chapelet des miroirs sertis dedans l’humus où tenait tout le ciel. Évaporé le temps du saute-mouton des nuages dans ces enfilades de minuscules frissons. Où passaient-ils, sinon dans cette glèbe, désespoir de l’aïeule ?
Muraille sans cesse reconstruite au parfum des violettes, aux panaches des coucous.
Quand le souvenir s’évade, reste le souvenir du souvenir.
Quand la dernière goutte à son tour s’en va, l’amphore elle-même disparaît. Reste le vide entre le vide et le vide.
Élément 17
Cénobite indécent en ses rus innombrables, ici, en mots choisis, elle fé-conde, et là, sait déployer les glauques spirales d’une mort glacée.
Creuset de la fission entre le bas, le haut, amertume et douceur, mise au vert et tension, multiple, elle est unique. Dolente, empotée, dé-mente, éventrée, dentellière des dolmens, frisson ou bien miroir, elle cache ou révèle la mendole en sa mélopée dévote.
Origine, des temps plus anciens aux heures d’aujourd’hui, elle en-veloppe en son sein l’infini des possibles. En ses épontes, l’épopée s’étend et se fait isotrope du temple. Pierrots notoires nous prierons qui, en ses erses, tient l’éros des rosées et l’orée de tout temps. Chaque désert appelle sa fontaine vive.
Promise, elle sortira du puits, la nue samaritaine. Lavés dans ses sonorités, les cœurs désaltérés ont eu levée d’écrou ; la parole humide en-chante le déluge d’où surgit le nouveau.
Première, parfaite et simple, sa transparence abreuve ; à Delphes ou bien ailleurs quand elle se fait esprit.
Élément 15
La campagne est trop verte quand le poivre est moulu.
Aux confins de l’oreille, un pivert revit ; le pérot reste sans répit. Le vent précautionneux, couche les orties l’espace d’un oubli. L’orvet torve opte pour la rive. Les épis sont brisés et l’ire des oies s’est tue.
Ici, le tore émerge lentement de l’indistinct et contourne l’ove sous la caresse de la ripe.
Le potier, prévôt du sil et de l’ive, tire sa coupe où se marient soleil et pluie.
Reste à river l’arche et à lâcher la vire. Une pite suffira pour payer notre vêture tissée de provisoire.
Élément 22
Dans la maison d’eau, l’oiseau danse au pas lent.
Maître des portes du temps, il éclaire chaque coin à son tour.
Frisson sensuel des ocelles, voyantes du profond, bas qui glissent, dévoi-lant la cuisse de l’aimée.
Dans la maison du flot fertile danse le feu.
L’arche rouge raffine le filet serpentin. S’évaporent le temps et les liens du pesant. Enfin, du déplié, jaillit l’instant pérenne, la pousse du pêcher.
L’entremetteur se fait cathèdre, l’argile coagule au regard ineffable.
Élément 23
Le flot sournois déborde des forges du noyau, parfois à grand fra-cas.
Rampe, serpent, sénateur à son train, assuré de sa force. Guépard, il file flammerole et s’empare du daim, nonce de la lumière.
Percussion et tonnerre et cosmos ébranlé, coït illuminé du ciel et de la terre.
Frottent les sexes et frappe l’esprit dans le semblable embrasement d’une ordalie solaire. Bas et haut se partagent identique carrosse au songe de l’élu.
A lui, la tâche ingrate. Tout, toujours recommencer.
Noircir à l’équinoxe les champs de la vendange pour que pousse demain le vert vivant du blé.
Toujours, recommencer.
Dissiper dans ses soies les apparences lâches, sublimer la fumée des passions ténébreuses, dégager la clarté.
Recommencer.
Libérer l’eau des prisons de boue et la vaporiser. Céleste destinée.
D’aucuns le disent né d’une vulve de sorcière, d’autres le tiennent agneau, pure union des contraires.
Ce dernier texte correspondant à l'avant- dernière photo est un poème inédit de la créatrice du site visible avec sa fille sur la dernière photo lors de l'accrochage de l'exposition Textes-iles en mai 2004 à La Librairie Galerie Racine
Elle s’arrêta, pâlissante sous la pluie bleue
Bleue
Comme le chant des grives
Et celui des colombes
Une fleur où l’on peut extasier son regard
Absorber un instant la larme d’un miroir
Et se fondre entière dans la senteur d’une ombre
Elle cria respira s’étendit à regret
Ses sourcils reflétaient la surprise du monde
Et la terre sous ses pieds vivait
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